Les liens entre l’accident vasculaire cérébral et le sommeil, mesuré à la fois en termes de durée et de qualité, sont complexes. Les recherches ont largement démontré que le manque de sommeil ou le fait de dormir plus de 9 heures par jour peut augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral. Un accident vasculaire cérébral peut également entraîner des changements dans les habitudes de sommeil.
Compte tenu des conséquences considérables des accidents vasculaires cérébraux sur la santé publique mondiale, il est essentiel de mieux comprendre leurs liens avec les troubles du sommeil.
Dans menée par une équipe de chercheurs de la Faculté de mé»åecine de l’Université d’Ottawa, la prévalence des troubles du sommeil chez les adultes canadiens a été examinée afin de vérifier s’il existe un rapport entre ces troubles et les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Les AVC constituent une cause majeure de décès ou d’invalidité. Ils surviennent lorsque l’apport sanguin est bloqué dans une partie du cerveau ou lorsque la rupture d’un vaisseau sanguin provoque une hémorragie dans le cerveau. Les résultats de l’étude pourraient contribuer à cibler les interventions.
Publiée aujourd’hui dans le Journal de l’Association mé»åicale canadienne (JAMC), l’étude basée sur la population révèle que près des deux tiers des Canadiens ayant subi un AVC présentent des symptômes de troubles du sommeil. Selon l’étude, les personnes atteintes de séquelles d’un AVC sont jusqu’à sept fois plus susceptibles de rapporter de multiples troubles du sommeil que la population générale.
Cette donnée revêt une grande importance dans la mesure où les lignes directrices actuelles en matière de soins prodigués à la suite d’un AVC émises par Pratiques optimales de l’AVC au Canada ne mentionnent que brièvement les troubles du sommeil dans le contexte de la fatigue post-AVC.
Quels enseignements les m̩Ȍecins de famille et les sp̩cialistes des AVC peuvent-ils donc tirer de cette ̩tude?
Matthew Jeffers, doctorant au programme d’épidémiologie de la Faculté de mé»åecine et auteur principal de l’étude, estime qu’il est nécessaire de sensibiliser davantage, d’orienter les traitements et de mener des recherches sur la gestion des troubles du sommeil dans le contexte de l’AVC, étant donné que ces troubles affectent la majorité des personnes ayant subi un AVC au Canada.
« En ce qui concerne les praticiens de soins primaires, nous souhaitons avant tout accroître la vigilance de ces derniers en attirant leur attention sur le nombre élevé de patients ayant subi un AVC qui présentent des symptômes de troubles du sommeil », déclare le Dr Jeffers. « Compte tenu de la fréquence de ces symptômes, il pourrait être utile que les mé»åecins envisagent de dépister les troubles du sommeil sous-jacents chez les patients victimes d’un AVC. »
L’un des lecteurs critiques de l’article a indiqué que cette étude est « bien ré»åigée et bien conçue » et qu’elle « fournit des données sur un sujet important qui, comme les auteurs le soulignent à juste titre, font défaut dans la littérature ».
Pour mener à bien cette étude, l’équipe de recherche a utilisé diverses techniques statistiques pour effectuer une analyse transversale de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC), une vaste enquête nationale exhaustive sur l’état de santé des personnes et les déterminants de la santé.
Elle a ainsi pu obtenir un ̩tat plus complet de la situation des troubles du sommeil au sein de la population canadienne, notamment en termes de fr̩quence, que les ̩tudes pr̩c̩Ȍentes, lesquelles portent g̩n̩ralement sur des ̩chantillons r̩Ȍuits.
Le Dr Jeffers estime que d’autres recherches seront nécessaires pour « étudier des groupes de patients dans des laboratoires de sommeil afin d’acquérir une compréhension plus approfondie et plus objective de la relation entre l’AVC et des types spécifiques de troubles du sommeil, tels que l’apnée du sommeil et l’insomnie ».
Le Dr Jeffers a proposé cette étude pour la première fois dans le cadre d’un cours sur les méthodes et applications épidémiologiques dispensé par le qui l’a aidé à publier l’article, dont il fut l’un des coauteurs. Il a également bénéficié de l’aide de la pour l’analyse statistique et du soutien du et du , ses superviseurs à la Faculté.
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